Défense du budget de l'Ecologie
Lundi 9 novembre 2020 - Assemblée nationale
Monsieur le Président, Madame la Ministre, mes chers collègues,
« À quoi bon emprunter sans cesse le même vieux sentier ? Vous devez tracer des sentiers vers l'inconnu » ces mots sont de mon philosophe préféré, l’américain HD Thoreau, défenseur des libertés et l’un des premiers écologistes de notre temps.
Madame la Ministre, cette terrible épidémie qui frappent les Français nous enseigne une chose, c’est que nous vivons désormais dans une société du risque global, ou le risque sanitaire et le risque terroriste viennent s’ajouter au risque climatique. Deux voies s’offrent à nous pour faire face. Celle de la peur, du repli et des incantations passéistes ou bien celle du courage, du défi et de l’invention de l’avenir. Aujourd’hui, notre Majorité s’honore en choisissant le second chemin.
Dans quelques années, 2020 sera considérée comme l’année du tournant écologique de la France : pas seulement parce que notre pays se dote d’un budget historique de 21 Milliards, en hausse de 60%, mais parce qu’au-delà des crédits, notre pays donne enfin à nos concitoyens une volonté politique écologique, trace le chemin vers demain et équipe mieux que jamais les Français, pour se lancer dans cette « odyssée » de la transformation écologique de notre économie.
Pardonnez cette allusion homérique Madame la Ministre, mais je crois, que pour réussir ce défi, il nous faut être à la fois « plombiers et poètes », parler des solutions et des bénéfices concrets de la transformation écologique pour tous, et cultiver en même temps le sentiment océanique et le sens de l’aventure chez chacun.
Mais revenons à la plomberie.
Ce budget, par son ampleur, matérialise d’abord la volonté politique de notre Majorité :
La volonté de tenir nos engagements internationaux sur le climat en décarbonant notre économie à 2050 avec des investissements historiques notamment dans les infrastructures et mobilités vertes (3.9MD) ou la rénovation énergétique des bâtiments fortement soutenue via le plan de relance.
La volonté de faire de la France la championne de l’économie verte : une volonté que prouvent les 18MD du plan de relance soit 50% des crédits votés par cette assemblée pour ce plan, et qui fait de la transformation écologique le moteur de la relance économique et de la compétitivité future des entreprises.
La volonté d’accompagner tous les acteurs au quotidien dans la transformation écologique : je pense à l’accompagnement des habitants dans la rénovation énergétique de leur logement avec l’élargissement de ma PrimeRenov et au renforcement de la lutte contre la précarité énergétique ; je pense aussi à l’accompagnement des secteurs clé de l’économie qui se transforment, notamment le secteur aérien (fortement soutenu dans le plan de relance) et le secteur énergétique avec 5MD de crédit pour les ENR électriques dans ce budget. Saluons également les réponses qu’apporte ce budget aux préoccupations quotidiennes des Français comme : la lutte contre la pollution de l’air, le soutien au vélo et aux transports collectifs, la prévention des risques naturels ou encore le retour de la nature dans nos villes et sa préservation dans nos campagnes avec un budget de la biodiversité en hausse de 17%.
Madame la Ministre, là où il y a une volonté il y a un chemin. Les chiffres du budget attestent de notre volonté politique et indiquent la direction mais qu’en est-il du chemin que nous traçons pour notre pays ?
Ce budget, associé au plan de relance, nous renseigne sur votre intention : il s’agit bien de réaliser la transformation écologique de notre économie et de notre pays. Mais il nous faut plus qu’une intention, il nous faut une vision, je dirais même une doctrine, qui nous guide et nous assure de rester toujours sur le chemin que nous venons de tracer.
De quoi notre programme écologique est-il aujourd’hui le nom, Madame la Ministre ?
Son nom n’est pas punition : Car là ou certains pratiquent l’écologie punitive, quand il ne s’agit pas d’expéditions punitives, nous portons une écologie de libertés, qui incite et mise sur la responsabilité économique, l’innovation scientifique et l’imagination citoyenne
Son nom n’est pas privation : car là ou certains prônent la décroissance et la sobriété malheureuse, l’écologie que nous portons est créatrice de richesses et de valeurs, elle réinvente la croissance économique. C’est une écologie qui crée des solutions pour mieux se déplacer, mieux habiter, mieux produire ou mieux se nourrir. C’est une écologie qui produit des bénéfices pour la santé, pour le pouvoir d’achat, pour la planète et même, disons le gros mot des bénéfices financiers.
Son nom n’est pas non plus planification, car là ou certains voudraient des citoyens aux ordres du chef à plumes vertes, l’écologie que nous portons mise sur la responsabilité de chacun et fait confiance aux territoires ; elle s’appuie sur les coalitions d’acteurs, se décide et se fabrique au plus près du quotidien des Français
Son nom enfin n’est pas contestation : là où certains habillent de vert leurs passions tristes et leur luttes antisystème, l’écologie que nous portons est responsable. Républicaine, elle mise d’abord sur le respect des libertés, l’éducation et la solidarité pour soutenir l’effort national de transformation écologique de notre pays.
Cette écologie que nous portons, n’est pas une idéologie, c’est une « certaine idée de l’écologie », une écologie turquoise comme je l’ai dénommée.
Pourquoi turquoise ? Parce que plutôt que de mélanger du rouge ou du rose au vert de l’écologie, nous avons préféré lui mélanger un peu de bleu, celui de la planète bleue, notre bien commun, celui de l’Europe notre horizon de destin et celui de la République notre enracinement quotidien.
Madame la Ministre, c’est donc un budget de l’écologie couleur turquoise, que votera le groupe Agir Ensemble et parce que comme disait Thoreau, Personne n’a la responsabilité de tout faire, mais chacun doit accomplir quelque chose » vous pouvez aussi compter sur nous à vos côtés, dans cette aventure haute en couleurs.
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