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Libre-échange, capitalisme, libéralisme, n’ayons plus peur de ces gros mots !

Dernière mise à jour : 5 juil. 2022

Discours a la tribune de l'Assemblée nationale

vote du budget de la mission écologie

5 novembre 2021




« Sur l’écologie, comment voulez-vous qu’on vous crois alors que depuis des années vous ne faites rien, rien du tout ? ». Cette question c’est celle que m’a posée un lycéen de ma circonscription il y a 15 jours, tandis que j’étais venue échanger avec 200 élèves de terminale. Cette phrase, j’en suis certaine chers collègues, vous l’avez entendue des dizaines de fois.


Et chaque fois, vous avez eu beau énumérer l’incroyable liste des mesures en faveur de l’écologie que nous avons prises depuis le début de quinquennat ou encore rappelé le montant historique du budget, que nous consacrons cette année encore, à la transformation écologique de notre pays, chaque fois, rien n’y a fait !


Car c’est un fait et un paradoxe, que plus nous en faisons pour l’écologie, plus nous donnons l’impression de ne pas en faire assez, voire de ne rien faire !


A l’extrême gauche comme à l’extrême droite, ou comme chacun sait l’on ne fait pas grand-chose, on a très bien compris que l’action seule, ne suffit pas. Et que le pragmatisme ne peut tenir lieu de projet politique, encore moins de récit national. Car l’écologie c’est aussi un combat politique, un combat culturel, civilisationnelle. Et les populistes et extrémiste de tous poils l’ont bien compris : c’est maintenant, dans ce moment de fortes tension écologique et démocratique, que ce combat se joue été avec lui se forge la vision du monde, de l’homme, du vivant mais aussi de l’économie et de la démocratie qui présidera à notre destinée dans les décennies voire les siècles à venir.


Mes chers collègues, nous ne pouvons pas ignorer et encore moins abandonner ce combat et surtout la victoire à d’autres, dont nous pouvons légitiment douter de leur attachement a nos valeurs démocratiques et républicaines.

Au-delà des actions, nous devons enfin donner à celle-ci un horizon clair tout en assumant sans honte et même avec fierté d’avoir à notre tour une idéologie.


A notre tour donc de proposer un récit aux Français, à notre tour de nommer les idées et les valeurs qui fondent notre vision de la transformation écologique, à notre tour de dire à quel point celles-ci sont ancrées dans le meilleur de ce qu’est la France.

Mais pour cela je crains qu’il ne faille dire quelques gros mots mes chers collègues.


Libre-échange, c’est le premier gros mots. Faire du libre-échange la cause de tous les maux environnementaux ou fermer nos frontières en croyant éviter le défi démographique mondial qui s’annonce n’a pas de sens. La transformation écologique est un enjeu planétaire qui ne peut se construire que dans le cadre du multilatéralisme en liant ensemble, comme l’a rappelé Le Président de la République lors de la COP26, les agendas du climat, de la biodiversité et du commerce et ce, afin de transformer les règles de l’échange. N’oublions pas mes chers collègues ce qu’est le libre-échange, la liberté de circuler et de commercer qui toujours dans l’histoire du monde a permis le progrès de la paix et de la démocratie. Et nous ne voulons pas relever le défi climatique autrement qu’en faisant avancer cote à cote écologie etdémocratie.


Capitalisme, encore un gros mot qu’il va nous falloir prononcer. Non, mettre à bas le capitalisme n’accéléra pas la transformation écologique, non la décroissance n’est pas une nouvelle forme de prospérité, c’est juste une forme de misère organisée. Assumons là encore notre héritage libéral, assumons de vouloir transformer positivement le capitalisme tout en conservant le meilleur. Le meilleur du capitalisme, c’est la concurrence qui permet l’innovation puis la démocratisation en matière de production d’énergie décarbonée, le capitalisme ce sont les mécanismes de marché comme celui du marché carbone qui permet de faire émerger les entreprises et les pays champions de la transition, Le capitalisme enfin c’est le capital privé, oui, le capital quel horrible mot, c’est-à-dire les milliards d’investissement qu’il va bien falloir trouver si nous voulons financer la transition écologique sans abimer l’indépendance des états et la liberté des peuples par une dette publique insoutenable.


Et je ne termine pas un dernier gros mot, mon préféré. Celui de libéralisme. Non, nous ne relèverons pas le défi écologique à coup de planification, de punition, de restriction, d’infantilisation, le tout administré par un état qui nous assène des leçons de morale ou de sapin de noël. Ce défi nous le relèverons en faisant confiance aux individus, et en en finissant avec une écologie de la norme qui contraint, pour une écologie

de liberté, qui donne le pouvoir de faire : aux citoyens, aux associations, aux entreprises.


libre-échange, capitalisme, libéralisme libéralisme, n’ayons plus peur de ces gros mots car ils n’en sont pas. Nos opposants les ont rendus obscènes à dessein pour nous priver de la grande idée qu’il désigne, une idée subversive, une idée qui est le cœur battant de notre République : cette idée c’est celle de liberté.


Une écologie de liberté, voila je le crois, derrière les actions et les chiffres de ce budget, ce que nous devons défendre Madame la Ministre et c’est pourquoi, le groupe Agir ensemble, fidèle à ses valeurs libérales et humanistes, votera les crédits de la mission Ecologie, mobilités et développement durable.

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