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Les Français veulent que les sujets de gauche soient portés par des Hommes de droite !

Dernière mise à jour : 5 juil. 2022

Tribune parue le 7 septembre dans le Huffington post


Les Français se reconnaissent de moins en moins dans les leaders de la gauche et pourtant, les valeurs de celle-ci (écologie, justice sociale, féminisme…) progressent dans la société : c’est le paradoxe que met en exergue la note publiée récemment par la fondation Jean-Jaurès et qui vient nuancer l’affirmation selon laquelle : « La France se droitise ! ».

Ce que décrit la fondation Jean Jaurès n’a rien d’un paradoxe. C’est d’abord le constat d’une crise de leadership à gauche avec des personnalités « dites de gauche » qui ne savent plus porter efficacement les enjeux « dits de gauche ». C’est ensuite un rappel en direction de ceux qui penseraient que sur le plan sociétal, la France se « droitise » au sens d’une droite conservatrice et/ou identitaire. Ce n’est pas le cas. Dont acte. C’est enfin une invitation et sans doute le message le plus audacieux que l’on peut tirer de cette étude : il est temps que les sujets « dits de gauche » soient enfin intégrés et portés par des hommes et des femmes de droite. Faute de quoi, les aspirations des Français ne trouveront ni écho ni crédit lors de la prochaine élection présidentielle, déconnectant un peu plus la société Française de la société politique.


Rien aujourd’hui, si ce n’est les préjugés, le manque d’habitude ou de courage politique, n’empêche la droite de parler, à sa façon et de façon légitime et moderne d’écologie, de justice sociale, de féminisme ou de cannabis !


Et elle commence de le faire.

En matière d’écologie, nous sommes de plus en plus nombreux à penser et défendre une écologie de libertés, une écologie « turquoise » faite de bleu et de vert, qui mise sur l’initiative économique, l’innovation scientifique, la responsabilité politique et l’imagination citoyenne pour faire de la transition écologique un moteur de transformation positive du capitalisme et d’une nouvelle prospérité. La récente tribune des maires autour d’Edouard Philippe en faveur de la biodiversité est un exemple parmi d’autres de cette appropriation de l’écologie par la droite et que les Français appellent de leurs vœux préférant une détermination ferme et une gestion pragmatique aux délires planificateurs de LFI ou aux utopies décroissantes d’EELV.


En matière de justice sociale aussi les choses changent. Et je ne parle pas du retour de la droite socialiste et des emplois rouges/bleus/verts mais de ceux qui, au nom de l’égalité des chances et de la liberté réelle, défendent une réforme en profondeur de notre système socio-fiscal devenu trop complexe, trop couteux et in fine injuste. De ceux qui réfléchissent à la mise en place d’un revenu universel, garantissant à chacun, des 18 ans, un filet de sécurité contre la pauvreté dans un monde de toutes les crises. Comme nous l’avions fait en créant la sécurité sociale au sortir de la guerre, une mesure de gauche du CNR, voulue par le gouvernement de De Gaulle. Ma proposition, avec le groupe Agir, d’un socle citoyen s’inscrit dans cette perspective.


Sur le féminisme sujet de « gauche » par excellence, l’enjeu est capital. Face à la montée du wokisme et des néo-féminismes qui ne sont rien moins que des séparatismes soft, il est urgent de porter un féminisme libéral, fidèle à l’universalisme républicain. Un féminisme attaché à la défense de l’égalité effective des droits des individus, indifféremment de leur sexe et non, en fonction de leur sexe. Urgent aussi de rappeler que c’est bien la loi de la République qui est la première arme pour garantir l’égalité et lutter contre les violences et non des communautés auto-proclamées qui au nom de la défense des droits abiment l’idéal républicain de fraternité et opposent leurs nouvelles censures à nos libertés. Ajoutons, enfin que sur des sujets aussi sensibles que le cannabis, là aussi, la droite évolue. Ils sont désormais nombreux les élus locaux, parlementaires et même ancien ministre de Droite qui au nom du pragmatisme et de la sécurité, réclament qu’un débat soit ouvert sur l’échec de la politique répressive de la France en la matière. Le ministre de la Santé Olivier Véran l’a bien compris, qui recevra sur ce sujet, le maire LR de Reims, Arnaud Robinet, défenseur (courageux) de la légalisation.


Ces quelques exemples veulent montrer qu’il n’y a ni paradoxe ni impossibilité à voir des femmes et des hommes de droite s’emparer de sujets dits de gauche, mais à leur manière, et qui est visiblement celle que plébiscite les Français. Une manière qui combine fermeté dans l’action réformatrice, sérieux dans la gestion budgétaire et fidélité aux principes républicain ; une manière qui chérie la modération, l’équilibre des institutions et la décentralisation ; une manière qui apprécie la raison et croit à la délibération… presqu’une subversion en ces temps de polarisation politique et de déstabilisation démocratique.


Dans les prochains mois, si ces femmes et ces hommes, dont je suis, faisaient montre d’un peu d’audace et affirmaient leurs idées et leur manière de faire, ils contribueraient à n’en pas douter à la victoire du camp progressiste tandis qu’ici, ou là, et encore ici on nous inflige 50 nuances


de droite conservatrice ou identitaire, à rebours des aspirations de la société Française. Surtout, ces femmes et ces hommes, feraient vivre à nouveau les traditions libérale et républicaniste Françaises qui partagent un


objectif commun, qui fut aussi la promesse d’Emmanuel Macron aux Français en 2017 : le progrès de la société et l’émancipation de l’individu.

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